Concours de traduction littéraire 2ème édition (2019) : les micro-nouvelles
Règlement
Pour sa 2ème édition, les Instituts Confucius organisent un concours de
traduction de micro-nouvelles. Une sélection de 5 micro-nouvelles chinoises contemporaines est proposée aux candidats, qui doivent choisir et traduire en français UNE micro-nouvelle.
Les candidats sont invités à traduire des micro-nouvelles de CHEN Lijiao,
Duo La, LING Dingnian, Mo Yan et QIN Delong. De courtes biographies
sont proposées ci-dessous. Les candidats sont libres de choisir la micro-nouvelle qu’ils souhaitent traduire.
Les candidats peuvent choisir de participer :
- individuellement
- en duo
- en groupe d’apprentis traducteurs
Les duos et groupes peuvent comprendre des candidats de langue
maternelle chinoise.
En effet, la traduction est un travail généralement solitaire, alors même qu’une traduction peut être l’objet de dialogue et de recherches en commun.
L’idée est donc de susciter le dialogue autour d’un texte littéraire d’une langue étrangère que l’on est en train d’apprendre.
Le concours de traduction s’adresse aux personnes francophones qui
étudient le chinois, à l’université, dans les Instituts Confucius ou dans un établissement de l’enseignement supérieur (écoles de commerce, IEP…), en France ou dans un pays francophone.
Les traducteurs professionnels français / chinois et les professeurs de
chinois ne peuvent pas participer.
Le dossier de candidature doit comporter les éléments suivants : - Le formulaire d’inscription rempli
- La traduction de la micro-nouvelle choisie sous format Word
Après clôture des inscriptions, le jury, composé d’universitaires, de traducteurs et d’écrivains, se réunit pour choisir les meilleures traductions, qui feront l’objet d’une publication numérique par les Instituts Confucius.
Les décisions du jury seront sans appel.
Chaque candidat garantit l’authenticité́ de son texte et certifie sur l’honneur être l’auteur de la traduction proposée.
Calendrier :
Ouverture du concours : 26 février 2019
Clôture du concours : 24 mai 2019
Date de la proclamation des résultats : 12 juin 2019
Les candidats acceptent sans réserve :
La publication, non rémunérée, des textes sur le site du concours et les sites des partenaires.
La publication en anthologie de leur texte, non rémunérée.
Leur exploitation, non rémunérée, à des fins pédagogiques et culturelles.
Les candidats pourront recouvrer le bénéfice de leurs droits d’auteur pour toute autre publication distincte de celle effectuée par l’Institut Confucius.
Le formulaire d’inscription et le règlement sont disponibles sur www.institutconfucius.fr
Demandes d’information : culture@institutconfucius.fr
L’édition 2019 du concours de traduction de l’Institut Confucius porte sur des micro-nouvelles des auteurs suivants : CHEN Lijiao, Duo La, LING Dingnian, Mo Yan et QIN Delong. - CHEN Lijiao 陈力娇 est née dans le Heilongjiang, en Chine. Elle est l’auteur de romans et recueils de micro-nouvelles connus tels que 赢你一生 (Win Your Life), publié en 2008 et爸爸,我是卡拉 (Dad, I’m Kara) publié en 2010. Elle est également critique littéraire et membre de l’Association des écrivains chinois ainsi que de l’Association des écrivains du Heilongjiang.
- Duo La 朵拉, de son vrai nom LIN Yue Si林月丝, est une auteure malaisienne née à Penang, province située au nord-ouest de la Malaisie. Ses ancêtres sont chinois et viennent de la province du Fujian, au sud-est de la Chine. Elle a fait partie de l’association des auteurs malaisiens écrivant en langue chinoise. Elle a rédigé de nombreux articles pour le journal américain basé à New York « World Journal » et le journal taïwanais 人间福报. Elle a rédigé la maison d’édition malaisienne 棕榈 (Palmiers).
- LING Dingnian凌鼎年 est né en 1951 dans la province du Jiangsu, en Chine. C’est un écrivain qui s’est toujours senti investi d’une mission culturelle, toutes ses nouvelles sont en effet imprégnées de couleurs locales qui transportent le lecteur vers la Chine. L’auteur transmet dans ses histoires les observations qu’il fait de la vie et du comportement humain tout en y dépeignant les changements historiques et sociaux ayant eu lieu dans le pays. Son style d’écriture varie en fonction du thème de l’histoire ainsi que le langage qu’il utilise, ce qui a pour effet de rendre chaque nouvelle unique et différente de ses autres oeuvres.
- Mo Yan 莫言, littéralement : « celui qui ne parle pas », de son vrai nom GUAN Moye管谟业 est né le 5 mars 1955 dans la province du Shandong en Chine. D’origine paysanne, Mo Yan évoque souvent le rôle joué par les histoires racontées par sa grand-mère et son éducation au sein de ses histoires. C’est un des écrivains les plus réputés en Chine et à l’étranger aujourd’hui. Son style se caractérise par son traitement très libre de thèmes comme le sexe, le pouvoir, la politique, décrivant sans détour mais non sans humour les méandres psychiques et physiques de la Chine contemporaine. Le 11 octobre 2012, il a reçu le prix Nobel de littérature.
- QIN Delong秦德龙,est né en 1955 à Tianjin en Chine. L’auteur n’était pas prédestiné à devenir écrivain : après des études d’électricité, il est envoyé à la campagne, puis devient ouvrier. Il est actuellement ingénieur à la Compagnie d’Aluminium de Chine. Membre de la Fédération des écrivains chinois et de l’Association des écrivains de Zhengzhou, il rédige des nouvelles réalistes ainsi que des articles littéraires et scientifiques.
宅男
陈力娇
家里有两台电脑,儿子一台,父亲一台。父亲的在南屋,儿子的在北屋。父子从不见面,从不交谈,所有的联络都通过电脑。父亲做好了饭,在QQ上写道,吃饭了。儿子回答,你先吃。父亲很听话,从不勉强,就先吃。吃过了,把儿子的一份放在桌上,上班去了。 儿子听到门响,知道父亲出去了,就从屋里走出来。他先上卫生间,把一泡尿歪嘴壶一样抖了出去;之后他开始洗脸,洗脸只是胡乱抹两把;再之后他就坐在饭桌前有条不紊地用早餐。 早餐很简单,就是一只蛋,一杯奶,一块早点。这些都是用微波炉热过的,如果父亲不热,他是不会热的。他很懒,父亲放在桌上什么他吃什么,父亲不放的,他从不去寻找,哪怕那东西就在冰箱或锅里,伸手可及,他也决不去触碰。他吃过饭打开电视看一会儿体育新闻,看完摇控器一扔,就又回到自己的小屋。 父亲每天都十一点回家,自妻子死后他为照顾儿子,都是早半小时回家。单位同事都知道他的儿子足不出户,一切交易在网上进行,去银行取钱在网上,交友在网上,买衣服在网上,就照顾他,给他别人没有的方便。他们说,是妻子的死对儿子有些剌激。但只有做父亲的心里明白,妻子没去世前,儿子也这样。 父亲这天中午提着两条鲫鱼进屋,一进门换掉拖鞋就开始插电饭锅。父亲都是早上走之前就把大米淘好,回来才插闸,然后做菜正赶趟。父亲做鱼好吃,葱花大料放好,还要放几根香菜,放几滴醋,还要放一撮糖。可是放糖时糖没有了,做鱼没有糖怎么行,父亲决定下楼去仓买(哈尔滨方言,即超市、小商店)买糖。 父亲闭掉煤气灶去了仓买,走时父亲望了一眼儿子的房间。 父亲由于走神儿,走时忘带钥匙了。他买完糖站在单元门跟前按门铃,可是不管他怎么按,门铃怎么响,儿子就是不给他开门,无奈他只有重回仓买给儿子打电话。家里的电话儿子不接,手机也不接,父亲站在柜台前好一顿发愣。 最终他只有走了出来,直奔街头的网吧。儿子的QQ头像果然亮着,父亲写道,我忘记带钥匙了,我再按门铃时你给我开门,别让我在外面冻着。儿子没说行不行,给父亲一个生气的QQ表情。父亲管这种东西叫“黄豆”,不管怎样儿子总算答应了。 父亲在冷风中急急地走着,他出来时只穿着绒衣,仓买就在楼下,他没想到要去网吧。父亲走到自己家楼下时,几乎是一溜儿小跑,却忽然从头顶哗啦啦掉下来一件东西,险些砸在他的头上,父亲定睛一看,原来是自己的那串钥匙,儿子从窗口扔给了他。 父亲没有生气,他对儿子的举动早已习以为常,父亲有最低底线,只要儿子活着,别像妻子一样离开他,他就知足了。 父亲做好菜,上班的时间也快到了,他吃了几口鱼,扒了两碗饭,走时在电脑上给儿子留了话。告诉他,鱼,好吃极了。父亲很幽默,也给儿子留了一粒“黄豆”。那黄豆是眯眯笑的表情。 儿子吃鱼时很潦草,他的心里想着事。他想他怎样才能和小美把他们俩的事完成了。小美是他在网上认识的女朋友,两个人从没有见过面,感情却极好,谁也离不开谁。小美提出过想见见他 他不同意,他怕见了面,他们那些美好的感觉消失殆尽。 有几次他也曾想过,走出去和小美成婚,可是一想结婚后他很可能对不起小美,就打消了念头。他从心里不愿意走出自己的屋子,屋子是他的天空和领地,他只有在自己的屋子里才感到世界的安全,他对外界没有兴趣。但是有了小美就不一样了,比如有病,自己病了,可以在网上购药,小美病了,大概网上购药就不成体统了。还有是不是得要一个孩子,小美坚持生个健康的宝宝,如果有了宝宝,那就更麻烦了,他就守不住他的宅子和他的内心了。 可是他又太爱小美了,爱到了极致。从视频上看小美长得那个美呀,笑起来那个甜呀,简直就是天上的仙女。 桌上的手机响了,这是一种特殊的语音提示,只有小美发来短信时才是这种醉人的提示。他拿起来,看到小美的话传了过来。小美说,我想你都想疯了,我在你家对面的五楼,你不出来,我就跳下去。 他一伸头,果然看到,小美极其美艳地站在五楼的楼顶。他打了个愣,也只是打了个愣。之后他就有了决定,他想找个最佳的角度,看小美如何飞燕展翅。
(Extrait du recueil 百花园 publié en août 2009)
那日有雾
朵拉
你是在考验我的容量和气度吗?”当她这样问的时候,她有些惊奇自己为什么还能够微笑。
他没有回答。
她不看他,怕他尴尬,不要他为难。
她把头转过去,看玻璃门外的大雾。
今日有大雾。
天气预报没有报告,是突然来的大雾。
他们曾经在山上遇过大雾。
当日山里一片晴朗,那个时候他们才刚刚开始。
也许应该是,她才刚刚开始。
之前他给她电话,给她电邮,她不放心上。
她心里有别人。
坚持两年多,他终于把放在她心上的那个男人驱逐出境。
从别人那儿攫取了过来,不容易,在所有的女人之中,她花他最长的时间,他因此格外珍惜。
人的性格很难改变。古代的人说这叫本性难移。她当然也听过。但她当时没有想到。
在山上遇雾,他们在餐厅外喝茶。
山上的餐厅刻意把咖啡厅设置在后边,坐着喝咖啡时可以看到山下秀丽的风景,整个城市和大海都在视线里,有居高临下的宏观视野。
户外种植很多不同种类的花树,大部分都是悬挂类的攀藤花。女人就是那样的花吗?无法自己独立成长,必须攀附在其他大树或者柱子上,才能生长得茂盛、花开得灿烂?
看来那大树和结实的柱子,是爱情。
女人要有爱情,才能够绽放盛开。
在山上望山下,市区里一些醒目的大厦,比如著名的银行高楼,那些仿佛非常熟悉的地方,在从上边俯瞰时,又是另一番景象。
任何事情都应该从多角度去观看和思考。
对人也是一样。
时常在一起的人,我们以为非常了解,突然发现不是,一如走得好好的楼梯,一级一级地,没想到一脚踩下,突然一个悬空。
还没有跌倒之前,心先掉了下去。
那掉下去的感觉,比跌倒还可怕。
如果之前预先知道会踩个空,她还愿意爬那楼梯吗?
除非在楼梯上面有非常吸引她的东西。
非常吸引她的?
和所有的女人一样吧,只有爱情。
付出的时候,就是在爬楼梯。
一级,一级,一级。越来越靠近了,突然,意外地发现,一个踉跄,掉了下去,或者说,滚了下去,待一个回神,发现自己又回到楼梯下。
不知所措。
甚至站不起来。
太痛了。
不知道哪里受伤,不知道究竟发生了什么事,但就是痛。
从身体痛到心里。
痛让她考虑,她还要不要开始爬楼梯,同一个楼梯。
“你是在考验我的容量和气度吗?”当她这样问的时候,她有些惊奇自己为什么还能够微笑。
他没有回答。
她不看他,怕他尴尬,把头转过去,看玻璃门外的大雾。
今日有大雾。
天气预报没有报告,是突然来的大雾。
看着雾,少有的烟雨朦胧的天气,极少行人打伞,大家似乎也不在意小小的雨,在雾中行走,步伐并没有慢下来,照平常一样地匆促。
她回过头来,看他。
他没有出声。
然后她才发现,其实她的问题,还在自己口里,并没有提出来。
是不敢?是不要?
也许,答案早就在她的心里。
没有听到,正如没有见到,可以表示不存在吗?
她想起山上那雾中的攀藤花,在雾中看花,永远多一层迷蒙的美。
“你是在考验我的容量和气度吗?”她仍然还没有开口,问出来以后,便是拨开云雾的时候吗?
(Publiée à Shanghai le 11 octobre 2013)
茶垢
凌鼎年
史老爹喝茶大半辈子,喝出了独家怪论:“茶垢,茶之精华也!”
故而,他那把紫砂茶壶是从来不洗不擦的。因常年在手里摩挲,壶身油腻腻,紫黑里透亮。揭开壶盖,但见壶壁发褐发赭,那厚厚的茶垢竟使壶内天地瘦了一大圈呢。
莫看此壶其貌不扬邋里邋遢,却是史老爹第一心爱之物。从不许他人碰一碰,更不要说让喝壶中之茶了。
据说此壶乃传之于史老爹祖上有位御笔亲点的状元之手。更有一说录此备考:即此壶较之一般茶壶有不可同日而语的两大特色。其一,任是大暑天,此壶所泡之茶,逾整日而原味,隔数夜而不馊;其二,这也是绝无仅有的——因茶垢厚实,若是茶叶断档,无妨,白开水冲下去,照样水色如茶,其味不改。
史老爹曾不无炫耀地说过:“如此丰厚之茶垢,非百年之积淀,焉能得之?!壶,千金可购;垢,万金难求。此壶堪称壶之粹,国之宝……”
史老爹喜欢端坐在那把老式紫檀木太师椅上,微眯着眼,轻轻地呷上一口,让那苦中蕴甘的液体滋润着口腔,然后顺着喉道慢慢地滑下去,他悠悠然品着,仿佛在体会着祖上所遗精华之韵味,简直到了物我两忘的境界。
去年夏天,史老爹在上海工作的小儿子带了放暑假的女儿清清回古庙镇来探望老人。
清清读二年级,长得天真可爱。史老爹一见这天使般的孙女,自是高兴不尽。大概他太喜欢这孙女了,竟破天荒地想让孙女喝一口紫砂壶中的茶。哪料到清清一见这脏兮兮的紫砂壶,直感恶心。她推开紫砂壶说:“爷爷,你不讲卫生,我不喝。”
“你不喝我喝。”史老爹有滋有味地呷着品着。
第二天一早起来,史老爹照例又去拿紫砂壶泡茶。谁知不看犹可,一看刹那间两眼发直,腮帮上的肉颤抖不已,嘴巴张得大大的,如同傻了似的——原来那把紫砂壶被清洗得干干净净,里面的百年茶垢荡然无存。
僵立半晌后,史老爹突然发出撕心裂肺般的叫喊:“还我茶垢!还我……”
随着这一声喊,史老爹突然血窜脑门,痰塞喉头,就此昏厥于地。
清清又惊又怕,委屈得直抹眼泪。
一阵忙乎后,清清父亲赶紧用紫砂壶泡了一壶茶,小心翼翼地捧到老人面前。
恍恍惚惚中回过气来的史老爹一见紫砂壶,顿时如溺水者抓到了什么,一把抢过紫砂壶,紧紧地贴在胸口。许久,他泪眼迷糊地呷了一口。哪晓得茶才入口,即刻乱吐不已。眼神一下子黯然失色。手,无力地垂了下来,面如死灰似的。惟听得他气若游丝,喃喃地吐出:“不是这味!不……是……这……味……不……是……这……味……”
(Originellement publiée dans le journal中国煤炭报le 8 novembre 1988)
马语
莫言
像一把粗大的鬃毛刷子在脸上拂过来拂过去,使我从睡梦中醒来。眼前晃动着一个巍然的大影子,宛如一堵厚重的黑墙。一股熟悉的气味令我怦然心动。我猛然惊醒,仰脸望着它——亲密的朋友——那匹黑色的、沉重的、心事重重的、屁股上烙着“z99”字样的、盲目的、据说是从野战军里退役下来的、现在为生产队驾辕的、以力大无穷、任劳任怨闻名乡里的老骒马。
“马,原来是你啊!”我从草垛边上一跃而起,双臂抱住了它粗壮的脖子。它脖子上热乎乎的温度和浓重的油腻气味让我心潮起伏、热泪滚滚,我的泪珠在它光滑的皮上滚动。它耸耸削竹般的耳朵,用饱经沧桑的口气说:“别这样,年轻人,别这样,我不喜欢这样子,没有必要这样子。好好地坐着,听我跟你说话。”
我端详着这个三十多年没有见面的老朋友。
它依然是当年的样子:硕大的头颅、伟岸的身躯、修长的四肢、瓦蓝的四蹄、蓬松的华尾、紧闭着的、不知道什么原因盲了的双目。于是,若干的情景就恍然如在眼前了。
我曾经多次揪它的尾毛做琴弓,它默然肃立,犹如一堵墙。我多少次坐在它宽阔平坦的背上看小人书,它一动也不动,好像一艘搁浅了的船。我多少次为它轰赶吸它鲜血的苍蝇和牛虻,它冰冷无情,连一点谢意都不表示,宛如一尊石头雕像。我多少次对着邻村的小孩子炫耀着它,编造着它的光荣的历史,说它曾经驮着兵团司令冲锋陷阵,立下过赫赫战功,它一声不吭,好像一块没有温度的铁。我多少次向村子里的老人请教.想了解它的历史,尤其想知道它的眼睛是怎样瞎的——无人告诉我 ——我多少次猜测它瞎眼的经过,我多少次抚摸着它的脖子问它:马啊马,亲爱的马,告诉我,你的眼睛是怎么瞎的,是炮弹皮子崩瞎的吗?是害红眼病弄瞎的吗?是老鹰把你啄瞎的吗?——任我千遍万遍地问,它不回答。
“我现在回答你。”马说。马说话时柔软的嘴唇笨拙地翻动着,不时地显露出被谷草磨损了的雪白的大牙。从它的口腔里喷出来的腐草的气味熏得我昏昏欲醉。它的声音十分沉闷,仿佛通过一个曲折漫长的管道传递过来的。这样的声音令我痴迷,令我陶醉,令我惊竦,令我如闻天籁,不敢不认真听讲。
马说:“ 你应该知道,日本国有一个著名的关于眼睛的故事。琴女春琴被人毁容盲目后,她的徒弟、也是她的情人佐助,便自己刺瞎了眼睛。还有一个古老的故事,俄狄浦斯得知自己杀父娶母之后,悔恨交加,自毁了双目。你们村子里的马文才,舍不下新婚的媳妇,为了逃避兵役,用石灰点瞎了双目。这说明,世界上有一类盲目者,为了逃避,为了占有,为了完美,为了惩罚,是心甘情愿地自己把自己弄瞎了的。当然,我知道你对他们不感兴趣,你最想知道的,是我为什么瞎了眼睛……”马沉吟着,分明是让这个话题勾起了它的无限辛酸的往事。我期待着,我知道在这种时刻说什么都是多余的。马说:
“几十年前.我的确是一匹军马,我屁股上的烙印就是证明。用烧红的烙铁打印记时的痛苦至今还记忆犹新。我的主人是一个英武的军官。他不仅相貌出众,而且还满腹韬略。我对他一往情深,如同恋人。有一天,他竟然让一个散发着刺鼻脂粉气息的女人骑在我的背上。我心中恼怒,精力分散,穿越树林时,撞在了树上,把那个女人折了下来。军官用皮鞭抽打着我,骂我‘你这匹瞎马’!……从此,我决定再也不睁开我的眼睛……”
“原来你是装瞎!”我从麦草垛前一跃而起。
“不,我瞎了……”马说着,调转身,向着那漫漫无尽的黑暗的道路,义无反顾地走去。
(Publié dans l’édition étrangère du magazine 散文)
爬梯子
秦德龙
他又梦见自己爬梯子了。
梯子吊在半空中,上边是天,下边是地,左边是云,右边是风。他在梯子上爬着,艰难地爬着,一不小心,就可能会掉下去。掉下去,肯定是粉身碎骨。这样的梦境,总是让他心惊肉跳,胸口里如揣了一只疯狗。
他经常梦见自己爬梯子,每次从梦中醒来,都是大汗淋漓。在官场上混,谁不想爬到金字塔上去?有梯子要上,没有梯子,创造梯子也要上。他知道,往梯子上挤的人很多,只有把别人挤下去,才有可能让自己爬上去。因此,他左踹一脚,右跺一腿,干掉了一个又一个逞能的家伙。但他心里总是不净,总是梦见自己爬梯子。这让他非常痛苦,他就在心里琢磨:又该修理谁了?
说实话,他没少修理人。那种铜头钢脸铁脖子的货,一看就是杠头,对这号货,有一个灭一个。而对另一种闷不唧的蔫货,真恨不得揭开脑瓜盖儿,咕咚咕咚喝了他!最倒胃口的,是那种半男半女的阴阳货,只要掐一把,除了冒酸水还是冒酸水。在他看来,隔三差五,就要把这些货捞出来,修理一顿,不然的话,他们就可能在暗地里锯他的梯子,哪怕是拉个小口子,也会让他一落千丈。
有时,他也在想,算了吧,自己能耐再大,也未必能干到联合国。后来又一想,这个思想要不得,真是要不得。你不去联合国,有人去联合国。去联合国的梯子很高很长,你不爬,有人爬,等别人一步一个台阶爬上去了,你不就成了跟屁虫了吗?
一想到跟屁虫,他的脸色就绿了。他不想拾别人的屁吃,只想让别人拾他的屁吃。路只有一条,那就是往上爬。他也知道,往上爬,飘忽不定,是要冒风险的。因此,他每次看见消防战士爬云梯,看见民工爬高楼刷墙面,他都要头晕,都要惊出一身冷汗。
是的,每次梦见爬梯子,就说明又有坎坷了。可是,他又希望梦里有梯子。只要梦里有梯子,就表明自己仍然有高升的可能。坎坷算什么?只要有梯子可爬,吃些苦头也是在所难免的嘛。
记得有一次,他在梦里爬梯子,爬来爬去,爬到了江边儿。他也不明白,明明是向上爬的,怎么会爬到了江边儿?真是荒诞!荒诞的还在后面。江边儿有人在做“升棺”表演,也就是把棺木从船上吊到空中,而后,再拉入峭壁上的洞穴里。这也叫“悬棺”表演,是千古奇绝。就在他爬着梯子,兴致勃勃地观赏“升棺”表演时,意想不到的事情发生了。棺木在上升的过程中,突然断了绳索!棺木从半空中掉了下来,砸到了水里。一具死尸从棺木里飞了出来,落到了水里,被鱼儿分食。他爬过去看那死尸,死尸的脸,居然是他的脸!他当时就吓醒了。不错,前些年,去南方旅游,的确是看过“升棺”表演的,可当时棺木并没有从空中掉下来呀!梦见棺木掉下来了,而且,死尸是他的脸,可把他吓得不轻。他从床上爬起来,提上裤子,就去银行提款了。该烧香的烧香,该拜佛的拜佛,见庙就磕头,心里才渐渐平静下来。
他就是这样落下来毛病的。他常常对着冷月叹息:当官真危险啊!当官,是最有风险的职业!当然,这样的感叹,也只是说给自己听的,是不能对外人说的,说了人家也不信,人家反而会骂他作秀,骂他腐败!
让他想不到的是,他正在梯子上爬着,日复一日地爬着,饶有兴趣地爬着,却忽然间“软着陆”了。上边下来了“一刀切”的政策,他这个年龄线的人,像割韭菜一样,全被割下来了。天下没有不散的宴席,谁不想多坐一小会儿呢!他心里真不平衡啊,可又有什么法子呢?!
从梯子上下来后,虽然意犹未尽,他还是把自己混同于普通老百姓了。其实,他和普通老百姓是不一样的,他还吃着一份俸禄呢,衣食无忧。他每天上街闲转,看见 一片树叶落了,也会发出一声冷笑。这天,转来转去,他转到了一家装饰公司的门前。有几个工人正在忙着。让他眼前一亮的是,他看见了一架梯子!
他简直高兴死了,弯下身去,爬开了梯子。
几个工人都笑他:“这个人,神经了,梯子在地上躺着呢,爬什么爬?”
他听见了工人们的谈笑。于是,直起了身子,愣愣地看着躺在地上的梯子。
他在心里狠狠地骂:“妈的,梯子本来就是在地上躺着的,我却爬了几十年!这几十年,我一直在地上爬着!”